« En voyage d’affaires » — Épisode 6 : Combien coûte vraiment le monde des navetteurs ?

À une époque où les prix de l’énergie augmentent, où la pression environnementale s’intensifie, où les routes se saturent et où les problèmes de santé se multiplient, il vaut la peine d’examiner de près l’impact du choix du moyen de transport sur les coûts.

Si l’on considère uniquement les coûts d’achat et d’exploitation, il apparaît rapidement qu’une voiture privée – généralement utilisée seule pour se rendre au travail – constitue la forme de déplacement la plus coûteuse. Les calculs complets du coût total, comme ceux régulièrement publiés par l’ADAC, incluent la dépréciation, l’entretien, les consommables et bien plus encore.

Pour comparer, j’ai choisi deux véhicules plutôt abordables de la liste de l’ADAC et les ai opposés à un vélo trekking et à un bon vélo électrique. Pour appliquer la méthodologie de l’ADAC au vélo, j’ai ajouté une assurance habitation couvrant le vol, ainsi qu’un entretien annuel comprenant le remplacement de la chaîne, de la cassette et des plaquettes de frein. Les petites réparations comme le changement d’une chambre à air ont également été prises en compte. Alors que l’ADAC calcule avec 15 000 km par an, j’ai retenu ici 5 000 km.

Lorsque l’on élargit la perspective en intégrant des aspects sociétaux, l’écart se creuse nettement. Ces dernières années, dans le contexte du « changement climatique » et de la « transition des mobilités », de nombreuses analyses coûts-bénéfices ont évalué les déplacements domicile-travail sous des angles économiques, écologiques et sanitaires. L’une des études les plus connues, dirigée par le Prof. Dr. Stefan Gössling, révèle les véritables coûts privés et publics de la voiture, du vélo et de la marche.

Elle prend en compte de nombreux indicateurs :

• Coûts privés : achat, entretien, fonctionnement (carburant, réparations)

• Coûts économiques : infrastructures, occupation du sol, accidents

• Facteurs environnementaux : émissions de CO₂, pollution de l’air, bruit

• Effets sur la santé : activité physique, risques de maladies, qualité de vie

• Facteurs temporels : temps de trajet, embouteillages, fiabilité

• Perceptions subjectives : sécurité, confort, stress

Les données proviennent de la Commission européenne, du Canadian Transport Policy Institute et du Danish Centre for Transport Analytics. Des études empiriques du Royaume-Uni et des Pays-Bas montrent également que les cyclistes navetteurs présentent un risque nettement plus faible de maladies cardiovasculaires et une espérance de vie plus élevée. L’étude complète est disponible en ligne :
https://www.researchgate.net/publication/330184791_The_Social_Cost_of_Automobility_Cycling_and_Walking_in_the_European_Union

Une crevaison. Contrariant, mais peu coûteux sur un vélo.

Soyons honnêtes : on pourrait ajouter le coût de la glace lors d’une sortie estivale à vélo — ou celui des snacks nécessaires pour survivre aux retards des trains. Mais laissons cela de côté…

Même si certaines hypothèses peuvent être discutées, le résultat général ne surprend pas : le vélo s’en sort bien mieux que la voiture. Grâce à ses effets positifs sur la santé, le vélo génère même un bénéfice net pour la société, tandis que la voiture engendre environ 1 € de coûts par kilomètre, dont 0,10 € de coûts externes (occupation du sol, pollution de l’air) supportés par la collectivité.

Ces études sont fascinantes, mais elles servent surtout aux décisions politiques. Les choix individuels de mobilité reposent rarement sur des analyses scientifiques. Si tu te déplaces encore en voiture, tu peux calculer ton propre résultat ici :
https://thecycleverse.com/de/rechner/fahrrad-vs-auto-rechner

Et qui sait — cela pourrait t’aider à repenser… et peut-être même à changer.

Au final, il faut en avoir envie.